Ðåôåðàòû. Notions preliminaires. Le mot

Il n'est pas toujours aisé d'établir la direction dérivative pour deux mots qui supposent un rapport dérivationnel. Tel est, par exemple, le cas de socialisme et socialiste. La méthode transformationnelle permet, en l'occurrence, d'expliciter la direction dérivative: socialiste devra être interprété comme étant dérivé de socialisme du fait que la transformation socialiste - partisan du socialisme est plus régulière 1 que la transformation socialisme - doctrine des socialistes. Ainsi la méthode transformationnelle rend un service aux lexicologues dans l'examen des rapports dérivationnels existant au sein du vocabulaire.

Dans les études portant sur le contenu sémantique des vocables on fait appel à l'analyse componentielle (ou sémi-que). Cette dernière vise à déceler les unités minimales de signification (composants sémantiques, traits sémantiques ou sèmes) d'une unité lexicale (mot ou équivalent de mot). L'analyse componentielle met en évidence non seulement la structure profonde de la signification 1t mais aussi les rapports sémantiques qui existent entre les vocables faisant partie des séries synonymiques, des groupes lexico-sémanti-ques, des champs syntagmatiques et autres groupements. Les méthodes spéciales appliquées en lexicologie visent à décrire de façon plus explicite la forme et le contenu des unités lexicales, ainsi que les rapports formels et sémantiques qu'elles entretiennent.

CHAPITRE II

Le mot.

§ 1. Le mot - unité fondamentale de la langue.

Le mot est reconnu par la grande majorité des linguistes comme étant une des unités fondamentales, voire l'unité de base de la langue. Cette opinion qui n'a pas été mise en doute pendant des siècles a été révisée par certains linguistes contemporains. Parmi ces derniers il faut nommer des représentants de l'école structuraliste, et en premier lieu des linguistes - américains tels que Harris, Nida, Gleason, selon lesquels non pas le mot, mais le morphème serait l'unité de base de la langue. Conformément à cette conception la langue se laisserait ramener aux morphèmes et à leurs combinaisons a.

Dans la linguistique française on pourrait mentionner Ch. Bally qui bien avant les structuralistes américains avait déjà exprimé des doutes sur la possibilité d'identifier le mot. Son scepticisme vis-à-vis du mot perce nettement dans la citation suivante: « La notion de mot passe généralement pour claire; c'est en réalité une des plus ambiguës qu'on rencontre en linguistique » 9. Après une tentative de démontrer les difficultés que soulève l'identification du mot Ch. Bally aboutit à la conclusion qu' « II faut... s'affranchir de la notion incertaine de mot ». En revanche, il propose la notion de sémantème (ou sème) qui serait « un signe exprimant un* Idée purement lexicale » *, et la notion de molécule

L'asymétrie qui est propre aux unités de la langue en général est particulièrement caractéristique du mot. Cette asymétrie du mot se manifeste visiblement dans la complexité de sa structure sémantique. Le même mot a le don de rendre des significations différentes. Les significations mêmes contiennent des éléments appartenant à des niveaux différents d'abstraction. Ainsi, le mot exprime des significations catégorielles: l'objet, l'action, la qualité. Ces significations sont à la base de la distinction des parties du discours. A un niveau plus bas le mot exprime des significations telles que la nombrabilité/la non-nombrabilité, un objet inanimé/un être animé. A un niveau encore plus bas le mot traduit diverses significations lexicales différencielles.

Notons encore que le mot constitue une réalité psychologique: c'est avant tout les mots qui permettent de mémoriser nos connaissances et de les communiquer.

Ainsi, le mot est une unité bien réelle caractérisée par des traits qui Jui appartiennent en propre. Malgré les diversités qui apparaissent d'une langue à l'autre le mot existe dans toutes les langues à ses deux niveaux: langue-système et parole. Les mots (et, ajoutons, les équivalents de mots) constituent le matériau nécessaire de toute langue.

§ 2. Le mot (son enveloppe matérielle) et la notion.

La linguistique marxiste reconnaît l'existence d'un lien indissoluble entre la pensée de l'homme et la langue. Déjà K. Marx constatait que la langue est la réalité immédiate de la pensée, qu'elle est la « conscience réelle, pratique ». « Les idées, disait K. Marx, n'existent pas en dehors de la langue. » L'homme pense au moyen de notions qui se combinent en jugements, il communique sa pensée à l'aide de mots qui s'agencent en propositions. Ces catégories logiques et linguistiques 'apparaissent toujours dans leur liaison étroite.

Notre pensée ne trouve sa réalisation que dans la 'matière, en l'occurrence, dans la matière sonore (ou graphique, son succédané) sous forme de mots et de propositions qui servent à rendre des notions et des jugements. On peut parler de notions pour autant qu'elles sont matérialisées sous forme de mots (ou d'équivalents de mots). Ceux des linguistes ont tort qui affirment qu'il existe une pensée abstraite non formulée en paroles 1, que « toute pensée, si simple soit-elle, est incommunicable dans son essence, la langue en donne une image schématique et déformée». Il faut donner raison à F. de Saussure 8 lorsqu'il dit que le son et la pensée sont inséparables de la même manière que le recto d'une feuille de papier est solidaire du verso.

Permettons-nous encore cette comparaison très réussie de H. Von Kleist: « L'idée ne préexiste pas au langage, elle se forme en lui et par lui. Le Français dit: l'appétit vient en mangeant; cette loi empirique reste vraie quand on la parodie en disant: l'idée vient en parlant ».

Le rôle des mots ne se borne pas à transposer la notion dans la forme verbale, mais à servir de médiateur actif et indispensable dans la formation de la notion, pour son devenir. Le mot participe lui-même à la formation de la notion.

D'après la théorie de la connaissance de V.I. Lénine, - le mot et la notion présentent une unité dialectique.

V.I. Lénine dit que tout mot généralise.

Examinons ce processus.

Dans quel rapport se trouvent le mot et la notion? Dans quel rapport se trouvent la notion et l'objet de la réalité?

Dans ses «Cahiers philosophiques» V.I. Lénine répond à ces questions. Lénine distingue deux degrés de la connaissance.

Lepremier degré consiste dans la sensation, dans la formation de perceptions et de représentations à partir de la sensation. La sensation est le lien immédiat entre la réalité, le monde extérieur, et la conscience. La sensation sert de base à la perception et la représentation. Le processus de perception s'effectue quand on perçoit directement un* objet par les sens. La perception, c'est l'ensemble des sensations produites par un objet. On peut se représenter un objet sans, e percevoir directement, à l'aide de la mémoire ou de l' magination. Alors on est en présence du processus de la représentation. La représentation, c'est l'image mentale de l'objet qui n'est pas perçu directement par ies sens. Ainsi, l'homme entre en contact avec la réalité par les sensations, les perceptions et les représentations. Mais ce n'est que le commencement du processus de la connaissance.

Le deuxième degré de la connaissance, c'est la généralisation des phénomènes isolés, la formation des notions (ou concepts) et des jugements.

Par la généralisation théorique, abstraite des perceptions et des représentations, on forme des notions, des concepts. La notion, le concept fait ressortir les propriétés essentielles des objets, des phénomènes de la réalité sans en fixer les propriétés accidentelles.

Si nous regardons une rivière nous la percevons; si nous nous souvenons plus tard de cette même rivière, nous nous la représentons. L'image concrète de cette rivière est, dans le premier cas, une perception, dans le deuxième - une' représentation. En faisant ressortir les propriétés essentielles des rivières en général, c'est-à-dire le courant de l'eau, avec ses deux rives naturelles (à l'opposé d'un canal), etc., nous formons une notion. La notion, le concept ce n'est plus une image mentale concrète, c'est une abstraction, une généralisation théorique. Le mot rivière s'unit à la notion « rivière »; il sert à nommer non pas une rivière déterminée, mais n'importe quelle rivière, la « rivière » en général, autrement dit, ce mot exprime la notion de « rivière » généralisée, abstraite. Le mot généralise principalement grâce à sa faculté d'exprimer des notions.

La notion (ou le concept) peut être rendue par des moyens linguistiques différents: par des mots, des groupes de mots. C'est pourtant le mot, par excellence, qui sert de moyen pour exprimer la notion. La faculté d'exprimer des notions ou des concepts est une des caractéristiques fondamentales des mots et de leurs équivalents.

Donc, le mot et la notion (ou le concept) constituent une unité dialectique. Pourtant unité ne veut pas dire identité. De même qu'il n'y a pas d'équivalence, voire, de symétrie, entre la pensée et la langue, il n'y a point d'identité entre le mot et la notion. Un mot, précisément son enveloppe matérielle, peut être lié à plusieurs notions et, inversement, la même notion est parfois rendue par des mots différents.

Il est nécessaire de faire la distinction entre les notions de la vie courante, ou les notions coutumières, et les concepts à valeur scientifique. Ainsi, le même mot rivière exprime tout aussi bien une notion coutumière qu'un concept scientifique. Le concept scientifique reflète les propriétés véritablement essentielles des objets et des phénomènes consciemment dégagés dans le but'spécial de mieux pénétrer et comprendre la réalité objective.

Les concepts scientifiques sont exprimés par les nombreux termes appartenant aux diverses terminologies.

La notion coutumière reflète dans notre conscience 1 0 s propriétés distinctives essentielles des objets et des phénomènes. Les notions coutumières n'exigent pas de définitions précises et complètes au même titre que les concepts scientifiques qui veulent une extrême précision. Dans son activité journalière l'homme a surtout affaire aux notions coutumières qui servaient la pensée humaine déjà bien avant l'apparition des sciences. Aujourd'hui comme autrefois la plupart des mots d'un emploi commun expriment dans le langage principalement des notions coutumières.

Les notions coutumières de même que les concepts scientifiques se précisent et se perfectionnent grâce au processus universel de la connaissance de la réalité objective.

Ñòðàíèöû: 1, 2, 3, 4



2012 © Âñå ïðàâà çàùèùåíû
Ïðè èñïîëüçîâàíèè ìàòåðèàëîâ àêòèâíàÿ ññûëêà íà èñòî÷íèê îáÿçàòåëüíà.